Pastoralisme en massif central
Les projets PastoM
Fédérer un réseau d’acteurs impliqués dans le Pastoralisme dans le Massif central et répondre à leurs attentes
Des projets pour valoriser les pratiques pastorales sur le Massif central.
Le SIDAM contribue depuis plusieurs années à des projets sur le pastoralisme. A travers les travaux menés sur l’agropastoralisme entre 2015 et 2018, et plus récemment à travers les projets PastoM puis PastoM 2.
Les structures partenaires, acteurs pour le développement du pastoralisme dans le Massif central, sont de plus en plus nombreuses à se rassembler au sein de ces projets.
Leurs objectifs communs sont :
- Accompagner et développer le pastoralisme et les espaces pastoraux
- Multiplier les partenariats entre les acteurs
- Capitaliser et mutualiser les informations et les pratiques
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Les actions du SIDAM :
Fortement impliqué dans l’adaptation des pratiques culturales au changement climatique à travers le projet AP3C, le SIDAM a contribué aux travaux sur les impacts du changement climatique sur les espaces pastoraux. Les quinze enquêtes qui ont été réalisées ont permis de recueillir des témoignages sur des leviers d’adaptation mis en place par des exploitations. Ces résultats ont été valorisés à travers des fiches qui peuvent être regroupées selon les thématiques suivantes :
Cliquez sur les leviers d’adaptation pour découvrir chaque fiche thématique.
- Vers plus de surfaces pastorales – Partie 1 – Utilisation d’une estive
- Avec des baisses en ressource fourragère et de disponibilité en eau autour de l’exploitation, le GAEC DU PUY FERRAND (63) place depuis plusieurs années des animaux en estive et pratique le sursemis de prairie.
- Grâce à la transhumance du troupeau, par une estive et une Association Foncière Pastorale (AFP), le GAEC LA SEYRIE (46) a soulagé les surfaces de l’exploitation et pallié à la difficulté d’implanter des dérobées.
- Pascal BREUIL, EARL BREUIL MILLEVACHES (19), a su recomposer son système fourrager pour s’adapter au changement climatique et conserver un équilibre entre besoins du troupeau et ressources disponibles. La mise en estive de ses brebis, le pâturage tournant, la défriche sont autant de leviers actionnés par l’exploitation afin de gagner en ressource herbagère.
- Afin de décharger les surfaces de sa ferme, JEAN-YVES DICK (15) a décidé d’intégrer, lors de sa création, une estive collective ovine, située à proximité de son siège d’exploitation. Ce déchargement lui permet actuellement de repenser et de faire évoluer son système afin d’optimiser sa production laitière, d’être plus autonome en fourrages et d’embaucher, à terme, un salarié à temps plein.
- Vers plus de surfaces pastorales – Partie 2 – Evolution des surfaces pastorales
- Suite à des étés plus chauds et une pluviométrie concentrée en automne, le GAEC DU SARDIER (07) s’est tourné vers un système plus extensif avec une race rustique, l’Aubrac, et l’acquisition de surfaces pastorales supplémentaires.
- Au cours des quinze dernières années, Benjamin FRANCOUAL (46) a pris la mesure des évolutions climatiques. Préoccupé par la fréquence et l’allongement des épisodes de canicule et la récurrence des printemps secs, Benjamin a mis en place un système plus économe qui mobilise ses surfaces pastorales presque toute l’année.
- Face aux changements climatiques, qui impactaient de plus en plus la ressource herbagère de l’estive, la COOPÉRATIVE D’ESTIVE DU MONT MOUCHET (15) a décidé de rouvrir certaines parcelles et d’acheter une soixantaine d’hectares supplémentaires, dans l’objectif de maintenir le nombre de bêtes montées sur l’estive.
- Optimisation du système herbager
- Face à des années de sécheresse à répétitions et aux dégâts de campagnols, l’autonomie fourragère du GAEC D’ANTRAIGUES (07) a été mise à mal. Dominique LAFFONT s’est donc tourné vers une gestion pastorale plus fine (broyage en layons et non en plein, pâturage en sous-bois, refente de parcs…), une race plus rustique (l’Aubrac) et une diminution du chargement sur ses parcelles.
- Après plusieurs années de fortes chaleurs estivales et de dégâts de rats taupiers qui impactaient de plus en plus les parcelles, le GROUPE D’ESTIVES DU LIMON (15) a décidé de diminuer son chargement, tout en optimisant la conduite de ses surfaces herbagères.
- Le système de l’EARL DES GASCOGNES (19) compose avec un tiers de la SAU en landes, tourbières et zones humides. Si cela peut être perçu, de prime abord comme un handicap, cela leur permet jusqu’à présent d’avoir une certaine résilience dans les équilibres fourragers.
- Malgré des hivers de plus en plus doux et une majorité de son parcellaire en surfaces pastorales, Vincent RIEU (07) arrive à valoriser au mieux son milieu grâce à la pratique de la garde. Landes à genêts, sous-bois, tourbières, etc. sont ainsi pâturés afin de produire des agneaux élevés dehors et d’entretenir l’espace.
- Suite à des étés plus chauds et une pluviométrie concentrée en automne, le GAEC LA-BAS (07) cherche à optimiser au maximum son système herbager. En raison des très fortes périodes de chaleur en été, ils ont décidé de mettre en place une monotraite et un pâturage uniquement de nuit.
- Les dégâts causés par les rats taupiers et les sécheresses répétées ont amené le GAEC DU MAQUIS RELAIS (63) à désintensifier leur système par l’acquisition de prairies supplémentaires et à sursemer des prairies presque chaque année.
- Optimisation du système d’élevage
- Suite à des évolutions climatiques évidentes (hivers plus doux, pluviométrie moins bien répartie) et un contexte économique difficile en 2008, le GAEC DEBARD (07) est passé d’un système relativement intensif avec une forte prolificité, des agneaux de bergerie à l’engraissement et une forte dépendance au coût des matières premières à un système économe, 100 % à l’herbe.
- Face aux évolutions climatiques qui impactaient de plus en plus son système fourrager, Gilles COLDEFY (46) a révisé son schéma d’agnelage uniquement en extérieur en calant ses mises-bas sur la pousse de l’herbe. Dans le même temps, les périodes d’utilisation des parcours ont été modifiées pour bénéficier d’une ressource en pleine maturité.
Pastom 2
Un projet en 3 axes :
- Accompagner des estives collectives, des éleveurs, des bergers et des territoires
- Favoriser la montée en compétence des conseillers pastoraux du Massif central
- Sensibiliser à la culture pastorale et créer des liens avec les partenaires inter-massifs
Le pastoralisme
Qu’est-ce que c’est ?
Le Pastoralisme est une pratique fondamentale dans les systèmes d’exploitation du Massif central. C’est avant tout une activité d’élevage et de production.
Le Pastoralisme a été défini comme étant « l’ensemble des activités d’élevage valorisant par un pâturage extensif les ressources fourragères spontanées des espaces naturels, pour assurer tout ou partie de l’alimentation des animaux ». (Définition de l’Association Française de Pastoralisme)
Depuis plus de 5 000 ans, cette pratique ancestrale aux multiples facettes s’est adaptée à la grande diversité de milieux qui constituent le Massif central.
On peut caractériser les élevages pastoraux, les élevages bovins lait et viande, ovins lait et viande, caprins et équins qui s’appuient sur une pratique :
- De pâturage extensif
- Pendant tout ou partie de l’année
- Avec ou sans transhumance
- Valorisant les ressources fourragères des espaces naturels
Historiquement, le pastoralisme a contribué à façonner les paysages et à l’organisation économique des territoires. Aujourd’hui encore, il permet d’assurer la pratique d’activités agricoles et concourt à l’aménagement du territoire permettant le maintien d’activités économiques. Cette pratique contribue également à la préservation de la biodiversité en maintenant des paysages ouverts et à la prévention des risques naturels (incendies notamment).
Les surfaces pastorales
Selon le Recensement Parcellaire Graphique (RPG) 2018, les surfaces françaises en prairies et pâturages permanents s’élèvent à 9,8 millions d’hectares, soit près d’un tiers des surfaces agricoles déclarées, dont 2,2 millions d’hectares (25 %) sont des surfaces pastorales herbacées ou ligneuses.
Ces surfaces pastorales recouvrent une diversité de situation et sont qualifiées par une terminologie variée : pâturage, prairie naturelle, estive, alpage, parcours, pré-bois, lande, garrigue, etc.
Les surfaces pastorales du nord du Massif central sont principalement composées de prairies permanentes avec prédominance de l’herbe. Les surfaces pastorales herbagères et ligneuses sont davantage présentes au sud du Massif central.
Ces surfaces pastorales sont une ressource alimentaire majeure pour les troupeaux en zone de montagne. Le livret « Surfaces pastorales, vecteur de valeurs économiques, environnementales et sociales » présente des « fiches » d’élevage pastoraux avec notamment la part de surfaces pastorales au sein de l’exploitation, la diversité de ces surfaces et la part d’alimentation du troupeau qu’elles fournissent. Les fiches 4 à 7 illustrent certains systèmes pastoraux du Massif central.
La gestion des espaces pastoraux = La Loi pastorale
Les surfaces pastorales peuvent être situées à proximité ou non des exploitations, interdisant tout retour quotidien des troupeaux au siège. De statuts fonciers divers (propriété, convention de pâturage ou fermage), elles sont dans de nombreux cas la propriété, non pas d’éleveurs, mais de communes, de l’Etat, ou de multiples détenteurs privés.
Pour toutes ces raisons, l’exploitation de ces surfaces requiert souvent des formes collectives d’organisation des éleveurs (groupements pastoraux ou équivalents), fait appel à des moyens de transport (animaux, personnel, matériel), mobilise des emplois saisonniers de salariés (gardiennage, traite, fabrication fromagère, etc.) et impose des équipements appropriés.
La Loi pastorale et ses décrets ont eu 50 ans. Lors de leur mise en place en 1973, ils ont permis de fournir un cadre aux pratiques pastorales en créant des outils :
- Les groupements pastoraux qui permettent le regroupement des éleveurs et de leurs troupeaux
- Les associations foncières pastorales qui favorisent le groupement de propriétaires de pâturages
- Les conventions pluriannuelles de pâturage qui permettent d’organiser leurs relations
De même, des associations ont été constituées pour faciliter la gestion des estives collectives et mettre en place des programmes d’aménagement territorial tel qu’Auvergne Estives.
Partenaires des projets pastom
TRAVAUX SUR L'AGROPASTORALISME
Innover collectivement pour mieux soutenir l’agropastoralisme comme économie territorialisée en montagne
Un projet inter-massif déposé via le Réseau rural national
OBJECTIFS
Le projet « Innover collectivement pour mieux soutenir l’agropastoralisme comme économie territorialisée en montagne » consiste à améliorer la qualité des soutiens apportés à l’économie agropastorale, pour favoriser ses retombées sur l’agroécologie des territoires de massif, par un travail en binômes entre structures agricoles de massif et services pastoraux.
Pour cela, 3 grandes thématiques seront traitées par groupes de travail :
- Economie : Favoriser les leviers économiques du pastoralisme sous les approches complémentaires que sont les retombées économiques de la valorisation des productions pastorales (lait et viande) qui restent à poursuivre, et la valorisation des aménités territoriales du pastoralisme, notamment agro-touristique.
- Politiques publiques : Améliorer la qualité des soutiens publics nécessaires au maintien des exploitations agro-pastorales en contrepartie des aménités générées pour les territoires, par l’articulation des différents dispositifs de soutien de la PAC, des Régions et des Massifs, articulés entre PDRR et conventions de massifs.
- Moyens de fonctionnement : Améliorer la prise en charge des moyens de fonctionnement technique, des modalités de gestion du pastoralisme et d’innover vers ses nécessaires adaptations aux évolutions de contexte, en lien étroit avec les services pastoraux (organisations collectives, foncier, eau, accès, gestion multi-usages)
CONTACT
Laurence ROMANAZ
Changement climatique et Pastoralisme
Animatrice du projet AP3C