Manifeste pour un élevage de ruminants durable au service de territoires vivants
Le « Manifeste pour un élevage de ruminants durable au service de territoires vivants » a été signé par plus d’un millier d’élus (Députés, Sénateurs, Maires, Présidents de Départements et de Régions, Conseillers municipaux, intercommunaux, départementaux et régionaux) sur l’ensemble de l’hexagone, depuis son lancement à l’été 2023.
Quelle est l’ambition ?
Unir la voix des élus des territoires autour d’un message clair : oui, la France a besoin de préserver des systèmes d’élevage durables de ruminants pour qu’ils continuent de nourrir nos populations, animer nos territoires, façonner nos paysages et préserver notre biodiversité !
Quelles sont les convictions communes affichées ?
1 | L’avenir de nos territoires est intrinsèquement lié à celui des exploitations d’élevage bovin, ovin et caprin qui y sont implantées.
2 | Nous avons besoin de vaches, de brebis et de chèvres si nous voulons conserver nos prairies, utiles à la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.
3 | Nous devons accompagner les jeunes générations vers des systèmes d’élevage définis collectivement comme « durables ».
4 | Nous devons garantir la cohérence de l’ensemble des politiques publiques locales, nationales et européennes en faveur de la protection de ces systèmes d’élevage durables.
COMMENT LES ÉLEVEURS DU MASSIF CENTRAL SE PROJETTENT VERS DES SYSTÈMES D’ÉLEVAGE RUMINANTS DURABLES D’ICI 2040 ?
En quoi les systèmes agricoles du Massif central sont-ils durables par nature ?
Avec une décapitalisation sans précédent, qui s’est accélérée durant ces deux dernières années, couplée aux départs massifs d’éleveurs à la retraite d’ici cinq ans, l’élevage de bovins et ovins, laitiers et allaitants est à un tournant de son histoire.
Secteur irremplaçable de l’économie durable de nos territoires, l’élevage ruminant fait régulièrement l’objet d’une approche caricaturale dans le débat public. De Paris à Bruxelles, les scénarii pour demain ne manquent pas. Il est donc nécessaire d’objectiver les arguments avec des indicateurs chiffrés, afin de convaincre élus, consommateurs et citoyens du bien-fondé des systèmes d’élevage multiples tels que déployés dans le Massif central.
Des arguments détaillés qui mettent en avant les différents piliers de la durabilité et la nécessité d’une approche globale pour analyser les impacts des systèmes ruminants : enjeux économiques pour les filières agricoles et agroalimentaires mais également pour les activités commerciales et touristiques des territoires ; enjeux territoriaux liés à la vie sociale et culturelle mais aussi au patrimoine de nos terroirs ; enjeux environnementaux au regard des services écosystémiques rendus par les prairies comme maintien des stocks de carbone existants dans les sols, préservation de la biodiversité, qualité de l’eau et filtration, régulation des crues et limitation de l’érosion, maintien des paysages ouverts et limitation des risques incendies,…
Quels systèmes d’élevages ruminants durables à l’horizon 2040 ?
Vers quels systèmes orienter les futures générations d’éleveurs du Massif central pour répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire, de lutte contre le changement climatique, de protection de la biodiversité et d’animation des territoires ruraux ?
A Saint-Nectaire – épicentre de l’une des plus emblématiques appellations fromagères du Massif central qui cultive un lien indissociable entre hommes, produits et territoires – les représentants agricoles du Massif central de seize départements ont posé fin avril 2023 les jalons de ce que pourront être demain les systèmes d’élevage durables.
Au-delà des atouts indéniables des systèmes d’élevage ruminants, l’objectif est de construire la feuille de route agricole du Massif central, définissant les pratiques existantes vertueuses à préserver, les pistes de progrès à explorer et les critères techniques permettant de partager la définition la plus concrète possible de ces systèmes d’élevage de ruminants durables, à l’échelle de leur territoire du Massif central. Et ce, afin de garantir la cohérence de l’ensemble des politiques publiques locales, nationales et européennes en faveur de la protection de ces systèmes d’élevage durables tout en recentrant la consommation de viandes sur celles issues de ces élevages.
La feuille de route plus détaillée sera présentée dans le cadre du Sommet de l’Elevage le mercredi 4 octobre 2023 à 14h dans le Hall d’accueil – Espace rencontres.
Une définition à grands traits des systèmes d’élevage ruminants durables du Massif central :
Performant sur le plan économique et social : qui permet au maximum d’éleveurs de produire des aliments de qualité, d’être rémunéré par leur travail (minimum 2 SMIC par chef d’exploitation), de s’installer et d’investir, tout en bénéficiant d’un bon niveau de qualité de vie au travail et d’une bonne image au sein de la société.
- Qui tend vers les autonomies : à la fois en ce qui concerne l’autonomie commerciale (choix des débouchés et fixation des prix) et l’autonomie de production (fort taux d’autonomie alimentaire, réduction de la dépendance aux intrants et limitation maximale de l’usage des antibiotiques et des produits phytosanitaires).
- Ancré sur son territoire : via des filières créatrices de valeur qui contribuent au dynamisme économique, social et culturel du territoire.
- Qui valorise et optimise ses pratiques en matière :
- D’adaptation au changement climatique => renforcer la résilience des exploitations par l’adaptation des pratiques et des systèmes,
- D’atténuation des émissions de gaz à effet de serre => valoriser les atouts des haies et de la prairie naturelle comme solutions face aux enjeux du carbone,
- De protection de la biodiversité => renforcer les nombreux atouts des systèmes herbagers en matière de préservation de la biodiversité,
- De fertilité des sols => favoriser par les pratiques un sol fertile, structuré et vivant.
- Qui prend en compte le bien-être animal par des pratiques d’élevage respectueuses des besoins physiologiques des animaux, garantissant le lien entre l’animal et l’éleveur.
CONTACT
Léa GENEIX
Politique publique et prospective économique